"Le déjeuner sur l'herbe" de Jean Renoir

Le P'tit Seize a le plaisir de vous faire part de la fête du ciné-club qui aura lieu exceptionnellement  le vendredi 10 juin 2011 à partir de 19 h 30.

(voir raisons  en bas de page)

Film : "Le déjeuner sur l'herbe" de Jean Renoir

Scénario : Jean Renoir - Musique : Joseph Kosma - Film français de 1959 - Durée 1 h 32 minutes - Couleur

Avec : Paul Meurisse (le professeur Etienne Alexis, Catherine Rouvel : (Nénette), Fernand Sardou (Nino), Jacqueline Morane (Titine), Jean-Pierre Granval (Ritou), Micheline Gary (Marie-Charlotte), Charles Blavette (Gaspard).

À la télévision, le grand sujet du moment est la pratique de la fécondation artificielle chez les humains que préconise le professeur Alexis, grand biologiste candidat à la présidence des États-Unis d'Europe. Pour célébrer ses fiançailles avec la comtesse Marie-Charlotte, un déjeuner sur l'herbe est organisé en Provence. En Provence justement, vit une famille  simple, Nino, sa fille Titine et son mari Ritou, ainsi que Nénette, sa  cadette. Nénette voudrait bien avoir un enfant mais sans s'embarasser des  complications du mariage. Comme elle n'est guère portée sur les hommes, elle se fait engager en tant que bonne chez le professeur et elle se met à sa disposition comme sujet d'expérience.

Au cours du pique-nique,  une tempête providentielle est  déclenchée par la flûte de son ami le berger Gaspard.

Nénette réussit à s'isoler avec le professeur. Ce dernier est séduit par ses manières simples et naturelles, par sa beauté (qu'il découvre alors qu'elle se baigne nue dans la rivière) et  par sa jeunesse flamboyante.

Elle l'invite chez ses parents. Ils coulent ensemble des jours heureux au soleil mais les amis du professeur le recherchent , l'intérêt supérieur de l'Europe commande... Nénette le laisse partir. Mais quand Etienne Alexis apprend qu'elle est enceinte de lui, il bouleverse tous ses projets, rompt avec la digne et frigide Marie-Charlotte et offre à Nénette de devenir la présidente des États-Unis d'Europe.  Rien que ça !

Renoir dans la campagne provençale, c'est un peu comme si des personnages de Guitry allaient prendre l'air chez Pagnol. Mais l'aspect général du film est plutôt proche de celui de Mon oncle de Jacques Tati, sorti l'année précédente. Des plans larges, volontiers ironiques, captent les personnages. Les deux cinéastes, que tout semble opposer, se retrouvent en confrontant un monde ancien aux lubies des modernes. A la tête de la bourgeoisie snob et coincée partant en pique-nique, plastronne ici un scientifique très people aux ambitions politiques  inspiré de Jean Rostand et de ses publications sur la fécondation artificielle. Paul Meurisse ne se départ jamais d'une raideur compassée quasi burlesque.

Le sensualisme (sinon l'humanisme) de Renoir ne passe pratiquement que par deux personnages :

- Gaspard, le berger à la flûte, figure locale du dieu Pan capable de déclencher le mistral et en lequel on peut voir le double rustique du cinéaste 

- Nénette qui incarne la liberté paradoxale propre à l'état de nature.

C'est peu dire que Le Déjeuner doit beaucoup à Catherine Rouvel, mère putative de toutes les sauvageonnes qui ont fleuri par la suite les écrans français. Sa rondeur franche et joviale s'épanouit au fil de scintillants paysages. Il faut se laisser porter par l'ambiance voluptueuse, la simplicité et la beauté des sentiments ou des images, laisser de côté tout cynisme pour apprécier pleinement l'un des derniers films du cinéaste français. Fond et forme semblent indissociables dans cet éloge des sens, tant les préoccupations des personnages, cette opposition entre nature et culture, entre science et sérénité, fait écho à cette peinture d'êtres perdus dans un milieu qui leur est étranger alors que leurs ancêtres y vivaient. «Le Déjeune sur l'Herbe» c'est aussi la nostalgie du paradis perdu, d'un bonheur semble-t-il incompatible avec la notion de modernité ou du moins du progrès tel qu'il s'est réalisé dans les faits.

Renoir réaffirme sa croyance qu'il n'y a aucun produit de remplacement pour l'amour, même dans la plus moderne des sociétés. Le film n'est pas pour autant passéiste. Admirablement photographiés, les plans sur la nature féconde pendant qu'Etienne et Nénette font l'amour, rappellent plus un éloge de la modernité propre à Edouard Manet (d'où le titre) qu'à la peinture impressionniste d'Auguste Renoir.

Le déjeuner sur l'herbe d'Edouard Manet

Avis à nos fidèles, à nos infidèles

et à tous les autres...

La salle polyvalente étant retenue pratiquement  tous les week-ends du mois de juin qui auraient pu nous convenir et pour offrir une ambiance festive à notre dernière programmation de la saison,  nous avons opté pour le choix d'un "déjeuner sur l'herbe" collectif ou chacun apportera son pique-nique.

Comme d'habitude, l'apéritif sera offert à tous les spectateurs du film.

Le bar sera ouvert et des  desserts mis en vente pour somme modique. Nous prévoirons également un minimum de sandwichs ou de tartines au tarif habituel.

De la même façon, en ce qui concerne la musique, nous souhaitons adopter le principe d'une scène ouverte, où chacune et chacun pourra venir s'exprimer librement avec instruments et voix.

Nous savons que les musiciens et chanteurs ne manquent pas chez nous.

(Où ça ...?)

A propos des desserts, comme les années précédentes, nous nous permettons de faire un énorme appel à gâteaux (ou autres desserts au choix), à tous nos adhérents.

Nous espérons que le beau temps  sera complice et que s'il ne nous permet pas d'imiter Nénette dans ses baignades ô combien torrides, il nous autorisera au moins à "déjeuner sur l'herbe" au sens propre.

Prévoyons donc égalemet de petites couvertures...

@ tout bientôt vous retrouver ?

Marie (la chargée de com)