"Deux Frères" de Jean-Jacques Annaud
Pour Noël,
Le Pt'it Seize, le ciné-club de Saint-Rivoal,
a le plaisir de vous convier à la projection de :
"DEUX FRERES"
film animalier tout public de Jean-Jacques Annaud
2004 - 109 mn - F/GB - couleur
Le mercredi 28 décembre à 14 h 45 à la salle polyvalente
Cette projection sera suivie d'un goûter pour petits et grands, aussi nous lançons une fois encore un très fort : "Appel à Gâteaux" et nous espérons que vous serez aussi généreux que les années passées.
Il était une fois deux frères...
Nés au coeur de la jungle indochinoise, dans les ruines d'un temple oublié d'Angkor, ils grandissent sous le regard bienveillant des Bouddhas rongés par la mousse et celui, affectueux et vigilant de la Tigresse, leur mère et de leur père, le grand Tigre.
Hélas, en ce début des années 1920, la fièvre de l'Art Asiatique s'empare des grandes capitales occidentales. Des pilleurs de temples font irruption. Les deux frères sont capturés, séparés et vendus.
L'un atterrit dans un cirque sous le nom de Kouma, l'autre est baptisé Sangha par le petit garçon d'un administrateur colonial qui en fait son animal de compagnie, avant d'être confié à un Prince. Les deux félins se retrouveront opposés à l'âge adulte, face à face, dans une arène. Au cours du combat, ils se reconnaitront...
16 ans après le succès de ’L’OURS", Jean-Jacques Annaud délivre un film magnifique où les animaux sont les stars incontestées : Ils sont d’ailleurs les premiers à être nommés au générique de début.
L’histoire commence donc dans les années 30 au cœur de la jungle du sud-est asiatique, dans les ruines d’un temple bouddhiste abandonné.
L’un des tigrons est téméraire et l’autre un peu timide mais que de jeux, de ballades et de découvertes en perspective dans ce territoire abandonné des hommes dont ils sont les rois.
Les choses vont se gâter et leur univers va basculer avec l’apparition dans leur sanctuaire d’Aidan McRory (Guy Pearce) : aventurier, chasseur de fauves, écrivain et à ses heures voleur de statues sacrées.
Et ça, ce n'est pas bien Guy.
Contraint de tuer "le Grand Tigre", il va découvrir Kumal et l’emmener avec lui tandis que Sangha, réussit à s’échapper. En essayant de sauver ses deux petits la Tigresse finira par les perdre car ils seront tous les deux capturés.
Désormais séparés, Kumal échoue dans un cirque où il est affreusement maltraité et psychologiquement brisé afin d’en faire "un tigre assoiffé de sang", tandis que Sangha, adopté par Raoul le fils de l’Administrateur d’Indochine finira dans l’une des cages de la famille royale.
Finalement, après des années de captivité, Kumal et Sangha finiront par avoir la chance d’être réunis mais tout d’abord il devront s’affronter dans une arène au cours d’un combat à mort. Durant le combat, ils se souviennent de leur enfance, ils s’échappent et avec l’aide d’Aidan et de Raoul, retournent dans leur "Royaume" où ils retrouveront leur mère...
Ca par contre, c'est vraiment très bien.
Ce film vibrant est à la fois un film d’enfants pour adultes ou à votre choix un film d’adultes pour enfants avec des scènes qui vous feront littéralement fondre de tendresse pour ces deux adorables félins mais aussi trembler par ses scènes très dures. Il vous transportera dans un autre temps et dans un autre espace, au cœur de la forêt tropicale au milieu d’anciens temples abandonnés, là où les tigres jouent en liberté mais où la violence générée par l’homme finit par les rattraper.
Ah là là, la violence des hommes... (ce n'est pas bien non plus).
Le film a été produit, écrit et dirigé par Jean-Jacques Annaud dont l'amour pour les animaux apparaît à travers chaque séquence.
Les félins jumeaux sont les stars naturelles de ce film et l’histoire est tout au long racontée à travers leur regard.
Dans le rôle pivot "d’Aidan", Guy Pearce (Mémento, La machine à explorer le temps, Le comte de Monte Christo) est pratiquement le seul comédien important : il est celui par qui toute cette catastrophe arrive mais il est aussi celui qui est certainement le seul a comprendre le point de vue de Kumal et Sangha. Il donne à apprécier sa sensibilité mais aussi et surtout son immense sentiment de culpabilité.
(Encore heureux la culpabilité...)
Dans les seconds rôles : Jean Claude Dreyfus (Delicatessen, La cité des enfants perdus), Philippine Leroy-Beaulieu (3 hommes et un couffin, Les possédés, Jeanne et le Loup), Stephanie Lagarde (Blind date, Forever Mozart), Freddie Highmore (The Mist of Avalon, Happy Birthday Shakespeare), Oanh Nguyen (Top Chronos...)
Et les deux-super stars :
Kumal, est le plus autoritaire et le plus courageux des deux frères. Il est le dominant. Après avoir été capturé, il se retrouve dans le cirque Zerbino, où il montre trop d’esprit d’indépendance pour convenir au mauvais entraîneur qu’est Saladin qui le battra jusqu’à ce qu’il se soumette. Il perd alors tout désir de vivre.
Sangha, est le plus timide des deux : il a commencé sa vie en étant le dominé mais il devient un tigre très agressif, un vrai tigre de combat à cause du dressage épouvantable dont il fait l’objet.
Tourné en Thaïlande et au Cambodge dans des décors naturels somptueux, là où fut d’ailleurs filmé le premier "Tomb Raider", tout est vrai : pas de carton pâte, pas de bois, juste une phénoménale photographie naturelle et l’on se rend compte combien ces lieux sacrés regorgent d’histoire et d’âme.
Techniquement, "Deux Frères" est le premier film de Jean-Jacques Annaud à avoir été filmé en "Digital Vidéo Format" ce qui permet de tourner pendant 50 minutes d’affilée et d’éliminer ainsi les projecteurs. De ce fait, pas besoin de retouches et les lieux apparaissent tels qu'ils sont dans la réalité.
De plus le transfert pellicule et un étalonnage méticuleux ont permis un somptueux aspect "Technicolor". Les couleurs sont splendides et dans les gros plans on peut facilement imaginer Annaud et tout son staff attendant durant des heures le bon mouvement ou la bonne expression.
Jean-Jacques Annaud connaît bien les difficultés et les dangers des tournages avec des animaux sauvages. Il a dû apprendre à apprivoiser les tigres mais c'est un homme qui a un profond respect de la faune et il les a d'abord longuement observés dans la réserve de Ranthambore au Rajasthan, où il a rencontré et suivi les conseils des plus grands spécialistes du tigre.
Thierry Le Portier (qui avait réglé les scènes les plus périlleuses de "L'ours" et de "Roselyne et les lions" de Beineix) a entraîné et dirigé les 30 tigres qui ont été nécessaires au tournage : pas une anicroche, personne n’a été blessé et pour des raison de sécurité, les hommes étaient en cage et les tigres à leur juste place, en liberté.
Le film se termine avec un rappel dont nous avons grand besoin : Le plus grand ennemi du tigre (et de la faune sauvage en général) c’est l’homme car ces créatures magnifiques sont en grand danger d’extinction (elles ne malheureusement pas les seules).
Au début du siècle plus de 100.000 tigres vivaient en liberté et à peine 3200 vivent encore libres actuellement.
Le tigre d’Indochine n’a bénéficié d'aucune mesures de protection. Les guerres successives au Cambodge et au Viêt-Nam accaparant toutes les énergies, la sauvegarde des espèces menacées était la dernière préoccupation des gouvernements. Aujourd'hui encore, les tigres continuent à être victimes des mines disséminées dans la jungle.
Peut-être l’homme prendra t-il conscience un jour, qu’en détruisant son environnement il est l’artisan de sa propre destruction.
Si vous souhaitez en savoir davantage sur la situation des tigres, je vous encourage à visiter le site du WWF : 3200 tigres... (clic...)
Merveilleux Noël à toutes et tous,
Marie